Réflexions Xavier Ernst Novembre 2020

Ça y’est … c’est reparti pour un nouveau confinement … Certes, un peu différent du premier, mais difficile de garder le sourire dans ce climat de morosité …

Et pourtant, si tu as écouté l’Evangile du 1er novembre comme moi, tu as entendu 9 fois de la bouche de Jésus : « HEUREUX !!! » … « Réjouissez-vous ! Soyez dans l’allégresse ». Il n’a pas lu les journaux ? Il vit sur son nuage ? Ou dans un désert sans connexion ???
« HEUREUX ! » … c’est aussi la définition que Jean Bosco a reprise pour indiquer le chemin de la Sainteté à Dominique Savio : « La Sainteté consiste à être toujours JOYEUX ! ».

Non pas une joie naïve, un optimisme béat, … La crise sanitaire, les attentats terroristes, les réalités sociales, économiques, écologiques qui secouent la planète et chacun d’entre nous, ont de quoi troubler et inquiéter. Ce serait insensé de ne pas le reconnaître !

Mais dans la grisaille de cette actualité, qui ressemble étrangement au ciel d’automne, des feuilles étincelantes, aux couleurs si chaudes, viennent silencieusement se déposer sur le sol de notre quotidien … comme un cri d’Espérance … en rappelant déjà qu’après l’envolée de l’automne, après la mort et le froid de l’hiver renaîtra toujours le printemps.

« Petite fille Espérance »

J’ai rencontré cette Espérance, cette « petite fille Espérance » comme aimait l’appeler Charles Péguy, chez tant d’êtres humains aussi lumineux que ces feuilles d’automne, qui laissent passer cette étincelle divine, consciemment ou inconsciemment, pour réchauffer le cœur de la forêt de l’humanité. Cette petite fille Espérance, c’est le visage de tous les saints anonymes de notre quotidien, de la rue d’à côté, qui n’auront jamais leur nom inscrit dans le calendrier ni leur statue dans les églises. Ils s’appellent Monique ou Raphaël, Mustapha ou Maria-Lena, Vincent ou Simone, Samuel ou Laetitia.

Oui, ils me font toucher à la Sainteté de Dieu. Oh, ils ne sont pas parfaits !!! Mais à leur tâche chaque jour, avec leurs limites et leurs maladresses, en y mettant du temps, du talent et du cœur, ils changent la vie ! Ou, plutôt, comme la nature et les saisons, ils se laissent traverser par la Vie. Et, comme nous le demandons à chaque Eucharistie, ils me transmettent cette espérance qui « me rassure devant les épreuves de cette vie où nous espérons le Bonheur que tu promets ! » Oui, le printemps naît toujours sur ce tapis rouge, orange, jaune, … déroulé au cœur de l’automne … comme un feu qui brûle dans le cœur de l’homme …

Heureux sommes-nous, si nous le voulons, si nous le choisissons, si nous l’accueillons, … le Royaume des Cieux est à nous ! C’est lui qui l’a dit … C’est lui qui l’a promis !
Belle journée !

P. Xavier ERNST, sdb